OCTOBRE l592.                                 285
ville une assemblée générale pour prévenir les malheurs qui les mcnaçoient. Ce qu'ils ont fait ce jourd'huy ; et leur a esté repondu par Orcey, prevost des marchands, qu'on leur donneroit satisfaction dans quatre ou cinq ' jours; et qu'en attendant on pourvoiroit à tout le ne­cessaire pour la subsistance des habitans.
Le lundy 26 d'octobre, les députés de quelques quartiers, tant du party des politiques que du party des Seize, se sont rendus à l'hotel de ville C1) vers les huit heures du matin, et ont proposé, pour subvenir aux misères et calamités de la ville, d'envoyer vers le roy de Navarre en attendant Ia tenuë des Estats, pour avoir le trafic et commerce libre, tant pour la ville de Paris qu'autres bonnes villes de France. Cette pro­position favorable pour tous alloit estre reçue, lorsque les Seize ont demandé qu'il fut ajouté à l'ancien ser­ment de l'Union qu9on ne traiteroit jamais avec le roy de Navarre, ses fauteurs et adhérons. Cette ad­dition a été rejettée par les politiques, et a donné sujet à plusieurs sanglans reproches et dissentions qui ont -empêché la conclusion.
Le même jour, à huit heures du matin, les ligueurs de la dixaine de Jean Chastenier, au quartier Huot, suivant le mandement de la ville, se sont assemblés dans la salle des Cordeliers, et ont émessieurs Pithou et L'Avergne, pour à leur nom se transporter au3ogis dudit Huot, et par tout ailleurs sera necessaire, pour remontrer l'extrême necessité en laquelle ils sont réduits ; pour laquelle soulager il ne pense pas de meil-
(0 A l'hôtel de ville : Ces députés étoient, pour.les politiques, d'Au­bray, L'Huillier, Passart, Marchant et Pigneron; el pour les Seize, Acarie, Le Gresle, Senault, Aluequin et Bordereuil-Rosny.
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